Fadela Benrabia | Préfète déléguée à l’égalité des chances de Seine Saint-Denis (2016-2019)

Dans cet entretien vidéo accordé à Luc Faraldi et Michel Didier en 2020, Fadela Benrabia revient sur les débuts de son parcours, et en particulier sur sa rencontre décisive avec les Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active (CEMEA). Elle témoigne ensuite de son expérience de Préfète déléguée à l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis, de 2016 à 2019. Elle défend une approche de terrain de la politique de la ville, en insistant sur l’importance des associations de quartier, dont elle interroge l’absence des cercles de décision. Elle prône l’idée que la transformation des quartiers populaires ne peut passer que par un travail de fond, à hauteur d’habitants, loin des effets d’annonce. Enfin, elle rappelle l’importance de résorber les fractures territoriales, malgré la difficulté d’articuler politiques spécifiques et promesses d’universalité.

Mobilisations associatives et politique de la ville à Marseille

La question de la gouvernance est au cœur des réflexions de et sur la politique des quartiers et de la ville, depuis prés d'un demi-siècle. Sous ses formes successives, elle s'affiche comme une des  politiques les plus innovantes en matière de conduite de l'action publique. Décentralisée et partenariale. elle s'énonce comme ayant ouvert la voie à un apprentissage de la décentralisation, instaurant de nouvelles figures professionnelles (chefs de projets, sous-préfets ville…) et des dispositifs territorialisés inédits. Elle se revendique comme un « laboratoire » de nouvelles formes de coopération contractuelle entre État et collectivités locales, et de mobilisation des forces vives des quartiers : celle des habitants  et des associations.

Claude Brevan | « DIV » (1998-2005) | Le tournant des années 2000

Dans cet entretien vidéo accordé à Luc Faraldi en 2015, Claude Brévan revient sur sa prise de fonction de Déléguée interministérielle à la Ville en 1998 alors que la DIV doit notamment relever le défi d’une nouvelle génération de contrats de ville et que le rapport Sueur préconise une concentration des efforts de l’État sur un nombre limité de sites. Puis elle évoque la création de l’ANRU, suivie par celle de l’Acsé, qui constitue un moment difficile pour la DIV, qui a le sentiment d’être dépossédée d’une partie importante de ses interventions. Elle conclut sur la double nécessité de faire confiance aux habitants et de tenir un discours subtil et nuancé sur les quartiers sensibles, loin de toute diabolisation mais aussi de tout angélisme.

Voyage dans la gouvernance nantaise de la politique de la ville

Dans un livre passionnant, Paul Cloutour raconte son parcours dans les institutions nantaises (1989-2014), où il exercé d’importantes responsabilités d’abord à la Ville, puis à la Métropole. Il y a notamment dirigé la mission Politique de la ville. Il a été aussi membre du réseau Amadeus, qui rassemblait les directeurs en charge de la PV des grandes villes et agglomérations.

« Quartiers de demain » : partenariat avec le GIP EPAU

À l’occasion de la journée d’étude « Roland Castro, architecte politique », le Comité d’histoire de la politique de la ville et le GIP Europe des projets architecturaux et urbains ont officialisé un partenariat inscrit dans la dynamique du programme national Quartiers de demain. Cette collaboration prolonge les réflexions engagées autour de la transformation des quartiers prioritaires de la politique de la ville et vise à enrichir le programme par une approche historique et scientifique.

Roland Castro (1940-2023) | Architecte politique | Co-fondateur de Banlieues 89

Dans cet entretien vidéo accordé à Michel Didier en 2020, Roland Castro raconte sa rencontre avec le président François Mitterrand en 1983, qui débouchera sur la mission Banlieues 89 (1983-1991), moment significatif de l’histoire de la politique de la ville. Il rappelle l’inventivité de ce mouvement qui réunira, plusieurs années durant, concepteurs et maires de banlieue. Architecte politique, il pointe cependant les limites de l’intervention urbaine tout en saluant « le miracle Borloo » et le Programme national de rénovation urbaine de 2004. En conclusion, il s’interroge sur la difficile conciliation du temps démocratique et du temps de la ville. Et plaide pour le droit à la beauté pour tous.